La rencontre improbable en période de guerre sainte entre un Barbare – Brasque le noir, à l’histoire chargée, mère morte en couche, père violant, mis à la porte de son village à l’âge de quatre ans et qui pourtant protège son peuple de l’invasion ennemis et de la servitude – et un (bon) ogre – Grandclapier doté d’un sens moral et d’émotions, et surtout éperdument amoureux de la reine Mathilde depuis l’enfance jusqu’à en faire des infarctus lorsqu’il s’en trouve à proximité. L’ogre et le barbare se racontent leurs passés, leurs aventures dans la méditerranée de l’ancien temps, leurs rencontres avec une femme-renarde, un sourcier ou encore des hommes poissons. Ils se confient sur leurs maux et déceptions affectives, et s’allient pour combattre leurs ennemis.
Un régal de drôlerie, d'invention et de féerie. Jubilatoire! S’exclament l’éditeur et je partage cet avis. Sur fond d’ogre, de géant et de quête à la licorne, Joann Sfar que l’on ne présente plus s’essaie encore une fois au roman. Avec humour, il dépeint une société de l’ancien temps où, ancienne religion (polythéiste) et nouvelle religion (le du dieu unique) ne parviennent plus à cohabiter. Des illustrations en noir et blanc de l’auteur viennent se joindre à des textes de qualités. Toutefois si le roman est présenté comme de la lecture jeunesse, la violence de certaines scènes, les propos crus et le récit général s’adressent selon moi à un public adulte.
Mariame